Sport et famille

Le plus jeune a 7 ans, son aîné culmine à 12 ans. Ils ont tâté du football, pratiquent actuellement poney et canoë, et rêvaient de voir ce que dans leur candeur ils appellent un vrai match de basket-ball ; installés dans des tribunes avec beaucoup de monde et du bruit autour d’eux, plutôt que devant le petit écran.

Le hasard de l’agenda familial et du calendrier du championnat NM2 nous permettait tout à la fois d’aller soutenir les garçons lors de leur déplacement à Rennes et de satisfaire le vœu de Martin et Timothée, tout en redonnant sans aucun doute quelques sensations à leurs parents, originaires de Cholet, et anciens habitués de la Meilleraie dans leur jeunesse.

Après une agréable journée en famille, un dernier petit café, la délégation des 10 supporters Scéens prend le chemin du gymnase. Le 11ème passager, rennais invétéré, demeure supporter des locaux.

Le gymnase, pourtant situé dans un quartier proche, la pénombre aidant, est pour le moins difficile à trouver. Mais nous arrivons tout de même un petit quart d’heure avant l’heure de début de rencontre.

Distribution des billets d’entrée, pour les présenter au contrôle, cela rend encore la soirée plus solennelle. Entrée dans l’enceinte, oups il y a environ 200 spectateurs, les gradins montent très haut. Les deux équipes achèvent leur échauffement. Nos deux invités de choix optent pour le deuxième rang, au plus près du parquet, l’œil attiré par le n° 14 des verts, Martin pensant reconnaître le n° 9 chez les noirs qui aurait joué dans « Marsupilami ». « Mais si, maman, tu sais le monsieur à qui il manque un bras !!! ».

C’est parti, première balle pour Union Rennes Basket qui trouve d’emblée la cible à 3 points. Sceaux commet quelques approximations en attaque, mais reste collé au score. Présents en défense, les scéens laissent malheureusement des rebonds offensifs aux rennais, qui même maladroits, finissent malgré tout par convertir leurs tirs. Nous sommes dans la 5’, la balle vole de mains en mains scéennes, Arnaud donne à Bouba qui voit Boune entamer un back-door à l’opposé. A la bagarre avec son défenseur, tel un funambule, celui-ci transmet à Olivier le long de la ligne de fond. Et oh miracle ! Une balle qui semblait perdue est transformée en panier à 3 pts. Sceaux prend pour la première fois l’avantage et semble avoir pris la mesure de Rennes. Mais les bretons s’accrochent à leur tour et ne prennent jamais plus de deux possessions de retard. Naré fait une première rencontre avec le parquet, la fin du quart-temps retentit, Martin et Timothée sont satisfaits, leur équipe d’un jour mène 25-21.

Deuxième quart-temps, l’adresse accompagne toujours les verts, à l’inverse, les noirs ont d’énormes difficultés à trouver la cible. Et comme les premiers sont présents au rebond défensif, les seconds n’ont plus de seconde chance. L’écart grandit, nous sommes confiants. Annonce du speaker, faute du n° 10 François d’AZEMAR, Martin surpris « quoi, Y’a BENZAMA ! » Ah ! la médiatisation.

Timothée, curieux, se demande pourquoi les arbitres font des gestes à chacun de leur coup de sifflet et pourquoi parfois à la table de marque on levait une plaquette avec un chiffre dessus.

La mi-temps arrive, Rennes gagne ce quart-temps (19-18), mais au bénéfice du premier Sceaux retourne aux vestiaires avec 6 points d’avance (40-46).

Pendant la mi-temps, le speaker chauffe la salle. Un entraînement à la holla, une petite révision des initiales du club local « U.R.B. ! U.R.B. ! ». Retour des joueurs, reprise du jeu.

Les locaux, têtus, s’accrochent. Ils ont 12 points de retard à la 35’ et mettent une défense tout terrain en place. Sceaux est surpris, le N° 9 rennais démontre à Martin qu’il a bien l’usage de ses deux mains, il score à distance et l’écart se réduit. Pourtant nos deux jeunes amis ne lésinent pas sur les encouragements. Le speaker tente de faire de la salle le fameux 6ème homme. A chaque temps-mort il invite le public à soutenir les rennais « U.R.B. ! U.R.B. ! ». Et Martin un tantinet provocateur, mais carrément dans l’ambiance de demander « Et nous Lydia, c’est quoi ? ». La réponse à peine donnée, déjà il scande ASA SCEAUX ! ASA SCEAUX !, parfois transformé par un ASAS 1, sous la pression du spectacle. Car sur le terrain, les noirs sont revenus à hauteur des verts. Naré n’a vraiment pas de chance. Sous la charge virulente d’un défenseur rennais, il fait une seconde rencontre brutale avec le parquet. Sylvio entre au même dans le champ de l’arbitre qui ne bronche pas, donnant même la remise en jeu aux locaux.

                                                  Allez, il faut soutenir notre équipe. Martin a choisi son champion « Cours BOUBA, cours BOUBA » « Saute BABOU, saute BABOU ». Et oui, la tension fait même bafouiller les tribunes. Oui « BOUBA a marqué ».

Ouf, l’arbitre siffle la fin du match et les verts ont gagné après une fin de rencontre qui aura tenu un public très fair-play en haleine.

Et nos deux néophytes, avec des images plein les yeux, n’ont plus qu’à attendre que leurs favoris sortent des vestiaires pour les féliciter.

Parce que le sport de compétition c’est cela aussi, donner du plaisir à ceux qui le regardent.

Cette entrée a été publiée dans Actualités, Nationaux. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à Sport et famille